Trait d\'Union Humanitaire

Voir ou Regarder, Entendre ou Ecouter

Vous vous plaignez d'aller sur vos pieds, jusqu'au jour où vous rencontrez un cul de jatte...

 

Un de nos objectifs, peut-être le principal, consiste à faire connaître à nos différents interlocuteurs à quel point la situation des habitants des bidonvilles est désespérante et désespérée, mais la différence est tellement grande entre entendre et écouter...

 

Entendre, nous le faisons tous en permanence, qu'il s'agisse de conversations ou de tous les différents bruits de la vie. Ecouter, celà veut dire être attentif à celui qui parle, échanger des idées, pourquoi pas émettre des réponses sur ce qui est  dit, ou de nouvelles opinions. On s'enrichit, on enrichit l'autre, petit à petit on risque de mieux comprendre les idées exposées.

 

Autre différence importante, ce que l'on voit autour de nous ; sans être attentif, on voit tout. L'oeil peut être indifférent, insensible, détaché. Si on continue de regarder avec attention, la vision change brusquement. Là où on ne voyait qu'un individu tendant la main, on découvre une femme ou un homme ayant quelquefois perdu tout espoir, quémandant un appui moral autant que matériel.

 

Combien de fois, dans l'avion qui nous ramène de Madagascar, sommes-nous ébahis d'entendre des touristes nous vanter la beauté du pays mais nier que la misère existe dans celui-ci. Leur oeil est probablement subjectif ; ils sont là pour passer des vacances reposantes et pour découvrir de nouveaux horizons. Peu leur importe la souffrance quotidienne des plus défavorisés. Ils côtoient ceux-ci, les voient mais ne les regardent pas. Avec le prix d'un seul billet d'avion, savez-vous qu'une famille de 4 ou 5 personnes des bidonvilles pourrait survivre - pas vivre décemment, mais survivre - plus de deux ans. Comment tant d'injustice peut-elle exister ? Bien sûr, ceux qui partent en vacances ont gagné, souvent avec difficultés, l'argent que coûtent celles-ci. Mais les plus pauvres aimeraient tant avoir un travail rémunérateur qui leur offre l'espoir de voir leurs enfants vivre mieux, aller à l'école afin d'avoir une chance de s'en sortir, de se faire soigner lorsque par malheur la maladie est là, d'aborder la vieillesse avec sérénité plutôt qu'en attendant l'aide des descendants. Nulle équité en tout ceci, des conditions de vie dramatiquement différentes, et même opposées.

 

Oeuvrons, chacun avec conviction et en laissant parler notre coeur plutôt que notre raison, pour que, petit à petit, se rapprochent les possibilités des uns et des autres. Soyons généreux, tendons la main aux plus démunis. D'abord et avant tout, regardons les plutôt que de les voir, écoutons ce qu'ils veulent nous dire.



08/01/2012
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