Trait d\'Union Humanitaire

Immense détresse du peuple des bidonvilles, grouillant d'enfants crasseux mais souriants, à l'avenir trop certainement confrontés à leur tour à la misère, à la malnutrition, au chômage, à la maladie, à l'analphabétisme. Aucun espoir pour eux de sortir de cet état. Seule peut-être, la délinquance peut apporter l'illusion à ces enfants ; un jour ou l'autre, ils se feront prendre, connaitront la vétusté et l'inhumanité des prisons, l'injustice des gardiens, la violence et le racket des autres détenus ; tout cela leur fera payer beaucoup trop cher la déserrance de leur jeunesse, et, lorsqu'ils sortiront, les enfoncera encore plus dans la marginalité et le désespoir.

Peut-être, comme en Inde il y a les intouchables, existe-t-il une caste des bidonvilles, dont il est pratiquement impossible de s'extraire.

On ne revient pas d'un séjour dans les bidonvilles comme on y part ; on est habité par la colère devant tant d'injustice, tant de détresse, devant ces populations démunies de tout et surtout du moindre espoir qui leur permettrait de croire en un avenir non pas meilleur, mais seulement un tout petit peu moins sombre.

On est habité surtout d'une humilité toujours plus grande face à notre incapacité à faire partager nos émotions, à convaincre d'autres personnes de nous rejoindre et de participer à nos côtés à cette lutte pour la survie et surtout pour l'espoir.